Par une méthode lente de surgissement, Pascal Casson semble nous dire sans fioriture, et l’énigme n’en serait dès lors pas vraiment une, que ce qui existe, c’est tout simplement ce qu‘on voit. Les formes, c’est ça, paraissent dire ici l’évidence « brute » du visible ( et donc de la peinture ). Ce qu’on voit, c’est une forme, des formes, la forme et sans forme, n’est-ce pas, rien. Soit. Mais pourquoi ces formes sont-elles ainsi, et que sont-elles vraiment, finalement ? Qu’ont-elles de commun entre elles, ou avec le reste du monde, avec le réel ? Au fond ont-elles un sens pour nous ? Nous voilà interpellés par le vertige des formes.

Christophe Béguin, (poète et violoncelliste) extrait du texte Le vertige des formes écrit pour l’exposition L’inventaire incomplet, présentée au Cabinet des Estampes du Musée des Beaux-Arts de Caen, 2022/2023.