Chèr·e·s visiteur·euses,

Je vous écris cette lettre pour vous souhaiter la bienvenue dans ces eaux murmurantes, qui se sont étendues au fil des années. Cette exposition est avant tout une histoire de lien, d’imaginaires communs, d’amitié, de sororité. J’ai rencontré Nine Hauchard, Lucie Bombasaro et Marion Cachon pendant mes années aux Beaux Arts. Ce lien nous a permis d’inventer des espaces de rencontre entre artistes et entre femmes, de s’ouvrir sans retenue. Ensemble, nous avons arpenté des chemins, regardé les mêmes couleurs, et nos vies se sont parfois répondues.

Voici les motifs de notre quotidien, de notre époque, de nos désirs. Les couleurs de nos espoirs, de nos pensées fugaces et celles d’une foi inébranlable en la beauté. Les vagues ont dessiné des échos chez les unes et les autres. Nos histoires deviennent notre histoire, et l’intime devient un récit universel, que les vents adoucissent.

Avec Nine, nous vous présentons une pièce faite à quatre mains : Les colliers des géantes. Imaginez les : elles sont fortes, elles sont grandes, elles sont belles, et elles dansent surement au moment où vous me lisez, en se tenant la main. Sur la plage, elles ont tissé des grands colliers avec tous les trésors qu’elles ont trouvé là. Des coquillages, des algues, du sable, certaines perles proviennent même du fond des océans. Ces colliers sont un aveu aux souvenirs de la mer et des milieux profonds explorés entre amies, entre sœurs.

Dans nos correspondances, j’ai envoyé à Marion les poèmes que j’ai écrit ces dernières années. Elle a pu y reconnaitre des miroirs avec son histoire personnelle. A travers ce jeu d’aller-retour et de reflets, la poésie offre les images d’une douce compréhension des sentiments.

Les dessins de Lucie invitent à explorer des mondes imaginaires, une constellation de chose. J’ai toujours pensé que mes céramiques pourraient provenir de ce même univers secret, que seule la rêverie permet de retrouver.

Je vous remercie pour votre intérêt et votre curiosité. J’espère que vous trouverez ici et là, des petits éclats de vous même. Avec autant de cœur que je puisse, ni plus ni mieux que toute entière.

Sincerely Yours

Manon